Adam Douglas : Better Angels
Après avoir passé trente ans de sa vie entre Chicago et Minneapolis, ce chanteur compositeur et guitariste américain s’est installé, il y a dix ans, en Norvège. Etonnant parce qu’il s’était créé un beau carnet d’adresses aux States en accompagnant, sur scène ou en studio, de grands noms tels que Jon Bon Jovi, Larry Carlton, Sting, Bonnie Raitt, Robben Ford ou Michael Landau… Mais cet exil n’a en rien perturbé ses influences musicales. Sa musique restant un compromis entre americana, soul, jazz funk, pop, country et adult oriented rock (AOR, il y a longtemps que je n’avais plus utilisé ce terme !). Ses influences admises viennent de musiciens aussi divers que Sam Cooke, Ray Charles, Tom Petty, Billy Joël ou Joe Jackson. Je rajouterai volontiers Elton John (« Change My Mind », « Lucky Charm ») et Steely Dan (« Into my Life »), sans oublier le label Stax, James Taylor ou Joe Cocker ! Je reconnais que cela fait du monde, mais ces noms m’arrivent naturellement à l’esprit en écoutant cette musique. Adam Douglas a composé les douze titres et a partagé l’écriture des textes avec plusieurs comparses. Quant au volet musical, sur lequel il assure les vocaux de sa voix chaude, « noire » et les lead guitares, aussi bien électrique qu’acoustique, il est imposant. Jugez plutôt : de nombreux cuivres, des violons, des percussions, des programmations, des synthés, un orgue Hammond B3, des pianos en plus de l’habituelle section basse / batterie. Cet album est le troisième qu’il publie depuis la Norvège, mais c’est bien un large panel influencé par ses racines musicales du « rock ricain » qu’il nous propose. Depuis le gospel, le rythm’n blues, le rock’n roll et la country. Et il fait se succéder de bonnes chansons, denses, mélodiques aux refrains souvent efficaces, parfois très immédiats. Le genre d’album qui se bonifie au fil des écoutes et qui contient de possibles « classics rock » en devenir : la belle ballade « So Naïve », le stadium rock « Blue White Lie », le céleste et magnifique « Just a Friend ». Et pour se faire plaisir il nous quitte avec le morceau country rock « Dying Breed » en bonus. Ainsi nous aurons vraiment fait, d’une manière bien agréable, le tour de son univers !