Stuff. : T(h)reats
Stuff avec un « . », afin de ne pas confondre avec leur homonyme américain (sans « . ») qui a commis une poignée d’albums de jazz-funk dans la seconde moitié des seventies. Mais est-il encore nécessaire de le préciser ? Tant la notoriété du quintet anversois est à présent bien établie… Bien au-delà de nos frontières d’ailleurs puisqu’ils ont eu le privilège d’enregistrer leur album précédent (« Old Dreams New Planets », le deuxième de leur jeune carrière) pour le compte du très respectable label mancunien Gondwana. Pour ce troisième effort, Stuff. rentre à la maison Sdban où on les a certainement accueillis en déroulant le tapis rouge, mais sans que ce ne soit perceptible à l’oreille. « Des menaces et des bonbons » (à nouveau un titre de confrontations, à l’image de leur musique) pourrait être un album de transition, une réaction à la situation actuelle, particulièrement mal vécue par les jeunes adultes. « Après avoir philosophé pendant des heures sur ce que pourrait être notre nouvel album, rien de bien concret est apparu. Nous avons donc commencé à jouer notre musique, curieux de voir où ça nous mènerait ». Cela devait être précisé car ce protocole (ouh le vilain mot…) explique en grande partie le caractère aléatoire, sinon imprévisible de la musique de Stuff., même si l’electro-pop & jazz du quintet demeure reconnaissable dès la première note de « T(h)reats ». En façade, machines et fûts, au service d’une élégance et d’une puissance contrôlées. Reste à débrancher les prises et à ne pas hésiter à relancer la lecture. Difficile en effet de digérer l’ensemble des informations reçues du premier coup. Relecture nécessaire, mais aussi ouverture d’esprit. Stuff. s’emploie à resserrer les liens entre pop et jazz, pas à les écarter l’un de l’autre…