The Halley DeVestern Band Live : Money Ain’t Time
Ce groupe de New York est connu pour son répertoire de rock funky et de soul, solidement enraciné dans le blues. A son crédit, Ms Halley DeVestern a été la chanteuse du premier groupe de Janis Joplin, Big Brother & The Holding Company. Ils ont joué les premières parties d’un nombre impressionnant de groupes et de musiciens comme Johnny Winter, Gov’Mule, Debbie Davis, Son Seals, Jimmie Vaughan, etc… En septembre 2019 le groupe actuel (David Patterson à la guitare, Rich Kulsar aux drums, Tom Heinig à la basse et Steve Jabas pour les guitares et keyboards) a pu se produire au Studio Winery à Lake Geneva dans le Wisconsin, devant la grande foule. Et ce concert a été enregistré : voici le résultat avec 10 morceaux dont 5 originaux et 5 covers. DeVestern n’hésite pas à commencer avec la cover d’un morceau emblématique, le « Chain Of Fools » d’Aretha Franklin. Elle y va carrément avec sa voix puissante et très expressive, laissant au guitariste une bonne place pour s’exprimer avec exubérance et effets wah-wah. Avec « Try », autre cover, elle est vocalement, très proche de son modèle, Janis Joplin, tandis que le très entraînant « Dancing in the Streets » (1) donne envie de passer à l’acte. Les 2 autres covers sont des reprises de blues archiconnues, « I’m Ready » (W.Dixon) et « Stormy Monday » (T-Bone Walker). Ce sont des versions pleines d’attraits dans lesquelles, loin de copier les originaux, Halley DeVestern met beaucoup d’elle-même et de sensibilité, en phase avec le guitariste carrément lyrique dans « Stormy Monday ». Du côté des compos originales, DeVestern reprend « Muscle Memory », un de ses grands succès apparu en bonne place dans les charts. Dans « Money Ain’t Time » elle s’emporte contre les gens asservis à l’argent pour lesquels « time is money » et à l’apathie des autres, toujours avec un support au top de ses partenaires. Deux autres compos personnelles sont des critiques de la société américaine contemporaine, « Boil » est une charge véhémente contre le racisme encore et toujours triomphant et cela bout ! Quant à « American Pain » il fustige les troubles qui agitent l’Amérique et provoquent peine et tristesse. L’album se conclut avec le speedé « Mighty Love » sur un trépidant rythme caribéen et avec un tour de force vocal à la fin (onomatopées en staccato ultra-rapide).
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(1) Ecrit par Marvin Gaye et interprété par beaucoup d’artistes qui ont assuré sa notoriété comme Martha & The Vandellas, The Mamas & The Papas, et… en duo, David Bowie et Mick Jagger !