Miles Davis : Merci Miles ! Live at Vienne
Retour en arrière : le 30 octobre 1990, Miles Davis se trouve sur la scène du Forum de Liège devant une salle comble, pour un concert dont on n’a que des souvenirs vagues, qui s’estompent avec le temps. Heureusement, à l’époque existait en Belgique une revue de jazz à haute valeur ajoutée pour les amateurs, « Jazz in Time ». Et ceux qui archivent leurs revues (ou ceux qui iront jusqu’à la Maison du Jazz où on peut les consulter) pourront relire le compte-rendu « tiède » de J-P S. Et heureusement (bis), quelques mois plus tard, le 1er juillet 1991, à « Jazz à Vienne, on avait la bonne idée d’enregistrer pour l’éternité le concert du même Miles. Un des derniers du trompettiste, avant qu’il ne tire sa révérence, le 28 septembre de cette année-là. Un line-up quasi identique pour les deux concerts ( seul le claviériste japonais Kei Akagi avait laissé son tabouret à Deron Johnson) : Kenny Garrett au sax-alto, Foley à la guitare, Richard Patterson à la basse et Ricky Wellman aux drums. Pour ma part, ce n’était que la seconde et dernière fois que je voyais Miles, et rien que pour ça, le moment m’est apparu magique, à tort ou à raison. Cette sortie inattendue ( quoiqu’on s’habitue aux inédits incontournables de bonne ou de mauvaise qualité) allait me replonger avec le recul nécessaire dans l’ambiance d’octobre 1990.
Et je dois avouer que je n’ai pas été déçu ! C’est à l’écoute de ce concert d’il y a tout de même plus de trente ans, qu’on se rend compte que Miles n’a pas pris une ride et que sa musique a influencé tant et tant de musiciens par la suite, certains se contentant d’un simple copiage. Ce qui, à l’époque, sonnait nouveau, fait aujourd’hui partie des grands standards du trompettiste : « Hannibal » (Marcus Miller), « Human Nature » (John Bettis-Steven Porcaro), « Time After Time » (Cyndi Lauper), « Amandla » (Marcus Miller), « Jailbait » (Prince)… Pas une composition de Miles, mais toutes lui sont associées, tant il a créé un son autour de ces musiques. Comme à Liège, on retrouve ce face-à-face Foley-Miles (du moins dans mon souvenir…) et surtout, caprice sans lequel le trompettiste ne serait pas lui-même, ce « Finale » où Miles abandonne ses musiciens et clôture le concert sur un très long solo de Ricky Wellman.
Voici un témoignage de la fin de carrière de Miles, qui complète une discographie pléthorique. Ici avec des notes de l’historien du jazz, journaliste et producteur Ashley Kahn. Disponible en double LP, double CD ou téléchargement.