Lioness Shape : Impermanence
L’album s’intitule « Impermanence ». Il aurait pu s’appeler « Somos Tantas », du titre de la plage d’ouverture, une composition de Manon Chevalier la chanteuse du trio : « Nous sommes tellement nombreuses », la moitié de l’humanité en tout cas. Cet album est un plaidoyer sur la situation des femmes dans le monde et se pose sur des textes écrits avec émotion et force. Pour accompagner Manon Chevalier, deux musiciennes. Maya Cros étudie le piano classique à Albi puis à Toulouse, avant de se consacrer au jazz et aux musiques improvisées en passant par Denis Badault. Elle joue ici du piano et du Fender Rhodes. Ophélie Luminati a débuté la batterie à l’âge de 14 ans. Elle étudie au Conservatoire de Toulouse et s’épanouit dans tous les styles. Quant à la blonde lionne, Manon Chevalier, elle étudie le piano classique avant de se consacrer à la voix via le gospel, les chorales classiques et le jazz, où elle s’éprend de la voix de Billie Holiday.
Disons-le tout net, de jazz il est peu question. On parle plus volontiers d’indie pop, mais le trio emballe dès les premières mesures de « Somos Tantas », les compositions balançant entre tendresse et exaltation, douceur et cri de révolte, textes chantés et parlés, les claviers de Maya Cros poussant par moments la chanteuse dans ses derniers retranchements et sortant un beau solo sur « Self-Reliance ». Quelques petites touches sonores délicates sont apportées par deux invités : le sax ténor de Iscle Datzira qu’on devine, et le sitar de Fermin Mohan sur « Blue Wooden Chair » aux couleurs du monde. Les variations de climat surprennent dans plusieurs titres comme sur le final « Water ». Ce trio a clairement le potentiel pour nous emporter sur scène, on attend des jours meilleurs pour découvrir cela dans nos contrées.