Quentin Dujardin : 2020
Alors bien sûr, 2020 aura été une année particulière pour Quentin Dujardin. Charnière peut-être… Une année qui l’a conduit bien malgré lui sur le chemin de la lutte, un chemin qui a atteint son apogée sur le parvis de l’église de Crupet, un 14 février 2021 (symbolisé ici par la conclusion « Ave Maria » en solo). Jamais, en ce qui concerne sa musique, et depuis combien de temps si on considère l’ensemble des musiques improvisées, la couverture médiatique d’un tel concert n’aura été aussi forte. A l’heure de la reprise (sous certaines conditions) et plus que jamais, les salles et les musiciens qui ont survécu aux effets dévastateurs de la pandémie ont besoin de ces mêmes médias… Où sont passés les caméras, les micros ? Penser aujourd’hui que le combat pour la défense du secteur culturel n’est plus nécessaire équivaut à ranger au placard le problème climatique au lendemain d’une journée maussade… 2020 année inspirante…
Parce qu’aujourd’hui, il faut revenir à l’essentiel : la musique. Le besoin quasiment physique que l’artiste ressent : celui de l’expression. Se rappeler également qu’en plus d’avoir été un étendard efficace, Quentin Dujardin est aussi un compositeur clairvoyant et un guitariste exceptionnel (l’écoute de « Michèle et Philippe » vous en convaincra… Quelle limpidité !). « 2020 » est la suite logique de « Water & Fire » paru il y a deux ans. L’album en emprunte d’ailleurs, en bonus, deux titres essentiels (les relectures de « Baroque » et « Avril »). Au centre du jeu, la paire reconduite et complémentaire Quentin Dujardin / Didier Laloy, dont les dialogues sont remarquables de mimétisme (« Val de Gore » pour ne citer qu’un seul exemple flagrant). Et tout autour, un duo rythmique dont rêveraient beaucoup de stars (Nicolas Fiszman / Manu Katché !) Comme s’il devait libérer plus de sentiments contenus, Quentin Dujardin multiplie les pistes d’enregistrement. A notre étonnement, on l’entend également à la guitare électrique, au piano. Il utilise sa voix. Comme s’il s’agissait de rattraper le temps perdu… Notre temps révolu.
Pour soutenir Quentin Dujardin, achetez son disque… et allez le voir en concert (c’est à présent permis et ça vous évitera les frais de port) : au Théâtre Marni (Bruxelles) le 9 octobre, au Centre culturel de Huy le 10 octobre, à la Maison de la culture d’Arlon le 12 octobre, au Rideau Rouge (Lasne) le 13 octobre, au Centre culturel de Chênée le 25 novembre, …