Ethan Gold : Earth City 1 ‐ The Longing

Ethan Gold : Earth City 1 ‐ The Longing

Electrik Gold / Integral

Petite mise en garde : cet album n’a absolument rien de jazz ! Il s’agit de pop mais elle est tellement irrésistible qu’il faut impérieusement en parler! Et si des distributeurs nous font parvenir ce genre de disque, c’est parce qu’ils ont compris notre volonté d’évoquer la diversité musicale ainsi que notre ouverture d’esprit. Découvrons donc cet artiste de Los Angeles, chanteur, compositeur, multi-instrumentiste et producteur, dont le premier album « Songs from a Toxic Apartment » date de 2011. Pourquoi tant d’années entre ces deux albums ? Malheureusement le fait résulte d’un accident avec, comme conséquence, une importante blessure à la tête. Elle l’a empêché de communiquer avec le monde extérieur pendant des années. « I was somewhat brain-dead » écrit-il. Heureusement tout va bien désormais et voici un album implanté dans les réalités du siècle : l’aliénation, l’interconnexion, les doutes, la solitude… Un album auto-produit sur lequel il chante et joue de tous les instruments à l’exception du violoncelle, de l’ukulélé et du violon. C’est au piano qu’il semble malgré tout le plus à l’aise. L’artiste voue une grande admiration à Syd Barrett (le superbe morceau uniquement voix/guitare acoustique « It’s Okay, Syd » lui est dédié) et John Lennon. Comme chez ces deux légendes, Ethan Gold manie la pop et le psychédélisme avec bonheur, installe des ambiances mélancoliques, romantiques (l’imparable ballade « Living Without You ») et parfois teintées de spleen (« Storm Coming »). Il s’insère aussi dans l’indie pop et nous offre une suite de pépites aux mélodies imparables que nous rangerons auprès de celles d’Eels, de Wilco ou d’Elliott Smith. Ruez-vous sur « It’s Never Enough ». Je vous jure que j’ai chanté le dernier refrain avec lui lors de ma première écoute ! Rassurez-vous, il y a un livret avec les paroles ! J’ai aussi pensé brièvement à Oasis (« Alexandra and Me ») et un titre est du pur Girls In Hawaï (« Pretty Girls » – allons donc !). Quant à « In New York » qui clôt l’album, elle baigne dans une ambiance digne de Tom Waits, la voix en moins, celle d’Ethan étant claire, douce, passionnée, tendre. Cet album remarquable est le premier d’une trilogie et il provoque, chez moi l’impatience de la découverte du second volet.

Claudy Jalet