Alexander Hawkins Mirror Canon : Break a Vase

Alexander Hawkins Mirror Canon : Break a Vase

Intakt Records

Que cela soit aux côtés d’Evan Parker, d’Angelika Niescier ou de Tomeka Reid, Alexander Hawkins n’est jamais en manque d’inspiration quand il s’agit d’initier des duos, et plus encore de les ignifuger. Il en est de même à l’endroit de la formule trio (avec John Edwards et Steve Noble), quartet (The Convergence Quartet avec Dominic Lash, Harris Eisenstadt et Taylor Ho Bynum) ou sextet (son propre Alexander Hawkins Ensemble) pour ne citer que les plus notoires. C’est dire si le pianiste britannique fait preuve de flexibilité, d’élasticité, même quand il s’agit de composer et de composer avec autrui.

La formule Mirror Canon atteste à merveille de cette facilité d’adaptation d’Hawkins. Elle le voit revenir auprès de ses compagnons fidèles que sont le batteur Stephen Davis et le bassiste Neil Charles. Figurent également au tableau le percussionniste Richard Olátundé Baker, le guitariste Otto Fischer et l’époustouflant Shabaka Hutchings (Shabaka And The Ancestors, Sons Of Kemet…) au sax et à la flûte. Hawkins ouvre le disque sur une courte pièce en solo et c’est ensuite le band qui prend le relais, en alternant morceaux à dominante percussive et compositions plus impressives, où Hawkins joue et se joue des contrepoints. Le pianiste confesse d’ailleurs son attrait pour les règles du contrepoint et pour Bach. Le nom de Mirror Canon renvoie à une des techniques du contrepoint, une des plus belles aux yeux d’Hawkins. Au milieu du disque, Hawkins se fend à nouveau d’une très brève pièce, le titre éponyme. « Break a Vase », un fragment de discours emprunté au poète Derek Walcott lors de la remise de son prix Nobel, se révèle être un album abouti, fécond en contrastes et en sensibilités.

Eric Therer