Lara Rosseel : Hert
Dès le début, « Dauw », dès les premières notes réverbérées de la guitare, nous nous trouvons sous le charme ! Ça commence un peu comme une ballade de Bill Frisell, en souplesse, nous laissant rêveurs face à de vastes espaces à explorer. Puis le groove s’installe, les dialogues entre la guitare de Vitja Pauwels et la trompette de Sam Vloemans peuvent prendre le relai (« Fishes Dishes »). Durant tout ce temps, la bassiste Lara Rosseel, qui assume la maternité de ce projet (elle en compose tous les titres), sait se montrer aussi discrète qu’attentive. Ce deuxième album, qui suit l’auto-portrait « De grote vrouw » de deux ans, nous arrive et séduit. Les thèmes sont riches, les développements intelligents. Jusque dans ce bel emballage surréaliste que l’on doit à Jonathan Lichtfeld. Et si la mélodie mélancolique de « Without Water » nous convainc définitivement, on demeurera sensibles à tout ce qui pourrait suivre ensuite : l’exotisme (le Béninois Angelo Moustapha et Sep François très inspirés aux percussions), la modernité du propos, la musique inspirée des solos de Miles (« It’s Done »), le funk (« A l’Ouest » – en français dans le texte…) et même la démonstration technique s’il en était besoin (« Memory » en solo). Oui, c’est bien le plaisir et uniquement lui qui guide le quintet. Ça se ressent ! Aucune tension, juste la beauté du geste juste, celui qui réchauffe le cœur de ceux à qui il s’adresse. Merci Lara !
Quelques dates en Flandre (Geel, Malines, Ostende, Borgerhout, …) : lararosseel-be.webnode.nl.
Retrouvez Lara Rosseel en interview ce mardi 8 mars dans JazzMania.