Eight Strings and a Whistle : …and nothing remains the same…
Suzane Gilchrest ‐ flûte, Ina Litera ‐ alto, Matt Goeke ‐ violoncelle
Œuvres courtes de Mark Winges, Paul Théberge, Pamela Sklar, John Newell, Jorge Amado et Péter Köszeghy
Evadez-vous. Captez un peu d’étrange. Il n’y a pas ici de mélodie, vous ne pourrez pas chanter cette musique. Elle ignore la pulsation, vous ne pourrez pas battre la mesure fût-ce d’un orteil. Pas d’harmonie non plus, n’attendez aucun enchaînement d’accords, familiers ou non, dominante, tonique ou quoi que ce soit. Reste le rythme évidemment, sinon pas de musique, cet art du temps qui prend le son pour argile. Juste des sons en volutes qui virevoltent, s’apaisent, s’évaporent, rebondissent. Volière sonore. Envolez-vous entre veille et sommeil à la lisière du rêve, yeux clos, dans juste du sonore que le compositeur structure pour vous parler quand même dans son langage, audible sinon compréhensible, significatif sinon signifiant. Magie blanche qui opère malgré des grammaires, un vocabulaire, des structures qui nous sont inconnues. Monde parallèle.
Les 8 cordes, ce sont les quatre du violoncelle et les quatre de l’alto qui ne forment qu’un seul instrument, animé par ses deux serveurs. L’usage naturel de nombreux glissandi étoffe le continuum lancinant de l’échelle sonore de l’« octocorde » où s’immisce pareillement la voix du « siffleur », la flûte. Fin de la plage 11 ! Réveillez-vous, la fête est terminée. Il vous faut retrouver le poids du réel.