Bisbâyé : Le sens de la fin / The sense of an ending
Cuneiform Records / Mandaï Distribution
L’attaque sonore qui nous est délivrée sur cet album (leur troisième) provient d’un groupe canadien comprenant deux guitaristes, deux batteurs et un bassiste. Sept compositions instrumentales (dont six du guitariste / producteur Jean-Pierre Larouche) comme un assaut continu prodigué par des cordes électrifiées, par un martèlement impitoyable des batteurs et par un gros son de basse. Nommez cela comme vous le désirez, pour moi il s’agit d’une fusion entre jazz, stoner, doom, post et math rock. Dans cette mêlée, on croiserait Primus, John Zorn et pourquoi le nom de Body Count (sans la voix) est-il surgit dans mes pensées ? Sans doute, les puissances émises aussi sur certaines compositions radicales ! Eux se disent influencés par Don Caballero, Meshuggah et King Crimson et cela se ressent aussi. Dans cette musique, à écouter au casque, pour un effet d’assourdissement maximum, on entend les superpositions rythmiques des deux batteurs ainsi que les chassés-croisés continus entre les deux guitaristes. Avec quelques breaks, histoire de souffler un peu. Puis ils repartent, parfois un peu vers le heavy ou vers le prog mais les explosions ne tardent jamais avant de faire leur retour, précédées de montées en puissance. Et quand le silence arrive entre deux morceaux, c’est comme si un vide abyssal nous happait. Pour votre info, sachez que le bassiste à composé la dernière plage mais elle est du même gabarit que les autres. Elle tronçonne, hachure, étourdit tout autant et annonce que le k.o. est proche. Un disque explosif dont le seul bémol (pour les non-initiés) serait une trop évidente similitude entre les morceaux. Mais c’est le choix et le style d’un groupe qui est loin de laisser indifférent et qui doit procurer de fameux télescopages en concert. Entre eux, mais aussi vis-à-vis du public !