Klaus Schulze

Klaus Schulze

Klaus Schulze
(04/08/1947 ‐ 26/04/2022)

La disparition du musicien berlinois nous remémore à quel point son influence fut plus importante qu’on le pense sur la musique électronique des 50 dernières années. Bien sûr il y a ces sons répétitifs, cette musique planante, cosmique… instigatrice de rêveries pas nécessairement clean. Mais aurions-nous connu toutes ces vagues plus récentes qui se sont développées à la suite de ses travaux des seventies ? Aurions-nous connu l’ambient, la musique pour ascenseurs, la trance voire la techno, s’il n’avait pas ouvert une voie ? Avec quelques autres Allemands bien sûr.

On parle souvent de Klaus Schulze comme étant un des membres fondateurs de Tangerine Dream. Faux, il n’en fut que le batteur, sur une très brève période. Mais c’est vrai qu’il joue sur le premier album du groupe, « Electronic Meditation. Par contre il sera bien de la formation du groupe de krautrock Ash Ra Temple. Là il se partagera entre batterie et claviers sur le premier album éponyme du trio. Mais sa passion pour ce nouvel instrument qu’est le synthétiseur le pousse à quitter le groupe et à s’investir dans une carrière vouée à la musique électronique.

Il sort son premier album « Irrlicht » en 1972 avec, déjà, de très longs morceaux qui occupent toute une face d’album. Sa marque de fabrique, la clé pour le voyage planant. Ses œuvres durent souvent entre 20 et 30 minutes. Il compose, produit, interprète des plages parfois interminables et il découvre de plus en plus de « machines ». Au fil des albums il introduit le moog, des séquenceurs, le farfisa et des dizaines de claviers en tous genres qui l’accompagneront sur scène. Fallait le voir assis, presque perdu, au milieu de tout son matériel lors des concerts. Quelquefois il conviera un invité sur certains albums. C’est ainsi qu’on sera tout surpris d’entendre Arthur « Fire » Brown chanter « Shadows of Ignorance » sur l’album « Dune ». Et ce nom vous fait forcément penser au cinéma. Art auquel il participera en composant la musique d’un film érotique, « Body Love », du réalisateur Lasse Braun. Sans doute trop content de cet exploit, il publiera une suite intitulée « Moogetique ». Pour l’anecdote il touchera encore un peu au cinéma par la suite et même à l’opéra (« Totentag »). Il publiera une cinquantaine d’albums mais c’est à la dizaine des seventies qu’il devra sa célébrité.

Pour info, un dernier album « Deus Arrakis » vient tout juste de sortir. Un pionnier de la musique électronique est parti vers le céleste, vers le cosmique qu’il a tant joué.

Claudy Jalet