Caleb Nichols: Ramon
Ce label de Portland fut un des plus passionnants de la scène rock alternative américaine avec des noms tels qu’Unwood, Bikini Kill, the Melvins, Sleater-Kinney, Xiu Xiu ou Elliott Smith (cela me rappelle que dans une autre vie j’ai interviewé Unwood et Sleater-Kinney !). L’aventure se termine en 2006 quand un des deux fondateurs est engagé chez Warner. Treize ans plus tard, il quitte la major et relance le label.
Ce « Ramon » se trouve dans la lignée d’Elliott Smith plutôt que dans celle des autres fougueux nommés ci-dessus ! Caleb est californien et se revendique comme une figure queer, prône les différences en militant au sein de la communauté LGTBQ+ mais il est aussi grand fan des Beatles et surtout de Paul McCartney. L’album s’ouvre d’ailleurs avec « Listen to The Beatles » et « She’s the Beard ». « Run Rabbit Run » ou « Jerome » sont du pur Fab Four ! Ce disque est quelque peu déroutant : il propose de véritables perles, mais il contient aussi son lot de chansons plus anodines. Il nous entraine dans un mélange de pop, de rock, avec sa belle voix comme constante. Il s’égare, parfois avec bonheur, dans des bidouillages, du folk plutôt anglais (la plage titulaire), du glam rock. « Captain Custard » avec son côté Sparks en est un bel exemple. A l’opposé le titre « Mustard’s Blues » lorgne du côté pop blues déjanté, écorché. Sur ces onze chansons comprises entre trois ou quatre minutes, nous passerons donc de la légèreté à la densité avec, notamment, un « From a Hole in the Road » répétitif jusqu’à l’épuisement ! Heureusement, après ce titre il nous quitte avec « (I Fell In Love On) Christmas Day ». La pop, les belles voix et les Beatles en ressortent vainqueurs.