Jamie Cullum au Colisée (Roubaix, 10/10/22)
C’est devant un Colisée comble que Jamie Cullum fait son entrée. Et d’entrée de jeu, il fixe la mesure de son jeu. C’est debout qu’il se lance dans l’exécution de « These Are the Days », annonçant privilégier ce soir un retour vers ses premiers albums dont il jouera d’autres morceaux. S’adressant au public, il le salue d’être venu l’écouter chez lui, dans sa maison. Car le piano est sa maison. Et ce soir il joue comme il en joue à la maison, sans accompagnement, sans escorte. L’exercice est périlleux mais il y excelle, rayonnant comme un prodige solaire qu’il est, campant son rôle de one-man-show à merveille. Par miracle il parvient à plonger la vastitude de la salle dans l’intimité. La sienne, celle de son doigté, tactile, palpable, vertigineux.
Au « New York New York » de Sinatra lui succède sans temps mort l’« Empire State of Mind » d’Alicia Keys. Un medley génial, subtil. Cullum s’avère fortiche dans l’art de la reprise. Mais c’est sans doute « What a Difference a Day Made » de Dinah Washington sur laquelle il clôt son set qui est la plus remarquée, la plus remarquable. En rappel c’est son « High and Dry » allongé, alenti qui maintient l’audience debout.
Jamie Cullum était annoncé comme un des moments phares et forts de cette édition 2022 de Jazz en Nord et du Tourcoing Jazz Festival, co-organisateurs, co-présentateurs de ce concert. Il n’a pas démenti cette promesse. Mieux, il l’a magnifiée.
On ne redira jamais assez que la grande région lilloise est une des plus fertiles, une des plus vivaces de France en matière de jazz. Jazz en Nord en est un des acteurs principaux. Le festival se prolonge jusqu’au 3 décembre avec une programmation de qualité dans divers lieux proches de la frontière (Lille, Marq-en-Baroeul, Roncq, Roubaix,…) mais aussi en Belgique à Comines. N’hésitez pas à la franchir, à aller tendre l’oreille de l’autre côté.
Renseignements : www.jazzenord.com et www.tourcoing-jazz-festival.com