Janice Harrington : 80 Years of International Friendship

Janice Harrington : 80 Years of International Friendship

Hip & Happy Records

On a ici une compilation de 5 séances d’enregistrement, deux en Norvège à Oslo (1982 et 1985), une au Danemark à Copenhague (1988), une en Autriche (1994) et enfin une en Allemagne (2021/22). En effet, Harrington, née en mars 1942 à Cleveland, Ohio, a réalisé en 1980 son rêve de gamine, soit de visiter la Scandinavie. Par le biais d’une tournée, elle a atterri à Oslo et s’y est tellement plu qu’elle y est restée pour poursuivre sa carrière de chanteuse. Elle est ensuite passée au Danemark puis en Allemagne, ayant épousé le tromboniste Werner Gürtler en 1989. C’est lui qui surprend Janice de façon coquine en pochette de l’album. On ajoutera aussi que Janice est la mère de 5 enfants et a 22 petits-enfants et 13 arrière petits-enfants ! Belle famille. A 80 ans, Janice a gardé une voix bien timbrée, fraîche et gouailleuse, rafraîchissante et 100 % blues. Elle a composé seule ou en collaboration 13 des 15 faces. Tout démarre avec « Old Age » de janvier 2021 à Bad Bevensen, un beau blues avec un quintet jazz célébrant son anniversaire. A Oslo, elle a enregistré avec des Big Bands de jazz, mais en leur donnant tout du long un puissant cachet blues de bon aloi. Des faces d’Oslo en 1982 avec Tor Welo Band et le Welo Quartet, on retiendra « The Hex » syncopé à souhait, « Learn to Live Without You », un slow blues jazzy, « The Blues Rocking », dynamique et entraînant, voire « Wheeler Dealer », mi-parlé et à connotation rap. A Oslo toujours, en 1985 avec le Helger Iberg Band, on notera « Listen to Me », un beau blues en medium et « Rub Mud in Your Face », punchy, parlé et proche du rap lui aussi. Les 4 faces de Copenhague avec le Ken Lending Blues Band sont des blues de top niveau : « Work Your Magic » et « Making Plans » en medium, « Telephone Blues » en slow et « 7 Days a Week Man Blues » en slow, mi-parlé, mi-chanté. En mai 1994, Harrington fut invitée par le Rat Big Band autrichien pour fêter leur 10è anniversaire et elle a enregistré avec eux une belle version punchy du « Hallalujah I Love Her So » de Ray Charles. L’album se conclut avec une version slow et mélancolique de « What a Wonderful World » (Bob Thiele / G.D. Weiss) avec W. Gürtner (tb). Une excellente surprise à ne pas rater.

Robert Sacre