Hexabit : Unrulers
Vous dire que cette formation provient de la ville suédoise de Uppsala n’y changera probablement rien. Ni même que cette ville située à 70 kilomètres au nord de Stockholm et traversée par la rivière Fyrisan, est peuplée de 200.000 âmes. Tout cela vous laisserait froid comme un iceberg privé de réchauffement climatique si vous n’appreniez en plus que Uppsala abrite une scène musicale expérimentale particulièrement dynamique… Et là, ça nous parle déjà un peu plus.
D’emblée (« Troy »), Hexabit nous dépose une carte sonore free, sans concession, histoire que nous nous familiarisions avec chacun des instruments : la harpe, la guitare lap steel, le saxophone, la basse… et deux batteurs (un à droite dans le casque, l’autre à gauche), ceci permettant au sextet de se déployer simultanément en configuration 2 trios. On pense que tout cela va s’apaiser lorsque l’on découvre le spirituel et magnifique « Time Is Up », mais très vite, Hexabit reprend sa route en roue libre (« Mock Duck ») et se permet des humeurs volages (« Moon Trip »). Destructeur de mélodies, Hexabit ? Pas du tout : « Martin » nous plonge dans des ambiances floydiennes avant que cette histoire ne se termine (bien), comme dans une aventure d’Astérix le Gaulois, autour d’un banquet festif où chacun prend la parole à tour de rôle (« Lokomotiv »).
Certes, il manque ici un fil rouge. Ce premier album d’Hexabit déstabilise un peu son auditeur. Mais il contient aussi de très belles promesses !