Anthony Geraci : Blues Called My Name

Anthony Geraci : Blues Called My Name

Blue Heart Records ‐ Références catalogue : BHR 028

Né dans le Connecticut en 1954, A. Geraci est un virtuose du piano et orgue, il chante et compose. L’homme est actif dans le show business depuis les années ‘70. Il est gradué du très célèbre Berkley College of Music qu’il a fréquenté dans les ‘60s et il a joué – et enregistré – avec les plus grands noms du blues comme Muddy Waters, B.B. King, Otis Rush, Jimmy Rogers et des dizaines d’autres. Puis il a formé son propre band, le Boston Blues All Stars, et enregistré un premier album sous son nom en 1974.

« Blues Called My Name » est le 8è à son palmarès. Il a composé les 10 faces de cet opus, soit 5 instrumentaux et 5 faces chantées. Il ne chante lui-même ici que sur une seule face, « I Go Ooh », un blues intense et déjanté, gai et enjoué, où il parle de son idéal féminin (je les aime avec des cuisses fortes, des cheveux d’ange, des yeux bleus de bébé, des lèvres à te faire pleurer) avec un sax en folie (John Vanderpool). Tout du long, son jeu de piano et/ou d’orgue est extraordinaire, varié, dévastateur, imagé et créatif. Il est aussi bien entouré, avec Sugar Ray Norcia qui chante sur 3 faces mémorables comme « That Old Pine Box » (un cercueil), une ode bien scandée à la mortalité, puis sur le titre éponyme, un slow blues bien senti et mélancolique sur l’amour perdu, avec un Monster Mike Welch (gt) excellent et encore sur « I Ain’t Going to Ask » au rythme enlevé et soutenu, avec de bons passages de guitare (Barrett Anderson). C’est Erika Van Pelt qui chante, fort bien, « Corner of Heartache and Pain », un slow blues âpre et lancinant qui décoiffe. A retenir des faces instrumentales : « About Last Night » sur des rythmes latinos avec un excellent Charlier O’Neal (gt), « Boston Stomp », jazzy puis carrément boogie woogie, sur un tempo bien marqué, « Into the Night », un slow blues avec un Walter Trout (gt) qui fait preuve d’une créativité hors normes, sans oublier « Wading in the Vermillion », un crochet par la Louisiane et une ballade décontractée chez les Cajuns avec le violon de Ann Harris. En conclusion de l’album, Geraci brille dans « Song for Planet Earth », un solo de piano en slow où il brise une lance pour la planète Terre, sur un mode désabusé, en demi-teinte. Un grand plaisir d’écoute, de bout en bout.

Robert Sacre