Vieux Farka Touré et Khruangbin : Ali
Qu’on ne s’y méprenne : « Vieux » Farka Touré est bien le fils de Ali Farka Touré, l’emblématique chanteur malien que l’on surnommait le « John Lee Hooker africain » et dont Majid Bekkas citait encore le nom il y a peu lors de notre entretien « comme source d’inspiration importante ». Pour rendre hommage au père, « Vieux » a décidé d’en honorer l’héritage en réinterprétant quelques-unes de ses chansons. Pas forcément les plus connues, mais celles qui le touchent le plus. Et pour l’accompagner dans cette aventure, il a choisi le trio texan Khruangbin. « Ali » démarre comme une scène de duel piochée dans un film de Sergio Leone. La guitare de Touré résonne dans le vent, ondoie comme le serpent, vif et agile. Au loin, le chorus répond, puis la basse, formidable basse, lourde, posée sur la mélodie, avant que le rythme ne s’imprime, enveloppé dans l’écho. Comme les voix, rarement enregistrées de la sorte, à distance. Le reste s’enchaîne alors dans un groove chaloupé et envoûtant. Un drums fidèle, une guitare à gauche, l’autre à droite, quelques nappes synthétiques… et la basse qui s’infiltre, imperturbable. On pourrait facilement écouter ce funk branché sur la sono mondiale jusqu’au bout de la nuit. Détendu, relax, … Heureux quoi !