Jim & The Schrimps : Ain’t no Saint
Jim & The Schrimps ou le nouveau projet du batteur américain Jim Black, figure incontournable d’une musique avant-gardiste et inventive depuis une trentaine d’années (cf. ses collaborations avec Dave Douglas ou Tim Berne, ses groupes AlasNoAxis ou encore le trio avec le pianiste Elias Stemeseder et le contrebassiste Thomas Morgan). Pour ce nouveau groupe, Jim Black est entouré de jeunes musiciens européens : les Allemands Julius Gawlik (saxophone ténor) et Felix Henkelhausen (contrebasse) et le saxophoniste alto danois Asger Nissen. Cela démarre très fort avec « The Set-Up », un hommage au trompettiste Baikida Carroll (avec qui Black a joué sur un disque de Tim Berne). Après une introduction à la batterie, la musique devient vite fiévreuse, les saxophones s’entrecroisant dans des phrasés intenses, bien soutenus par une section rythmique nerveuse. Ce court morceau (3 minutes) est une excellente introduction aux 11 compositions (toutes de Jim Black) qui vont suivre. À l’exception des plus apaisants « No Pull » ou « The Once », l’ensemble de l’album est traversé d’une frénésie free sur des rythmes très rapides, les saxophonistes se laissant souvent aller dans des dialogues et des improvisations fougueuses, bien aidés par une batterie et une contrebasse au groove percutant. Musique sinueuse et énigmatique (qui pourrait vite décourager l’auditeur non averti), interprétée par des musiciens se déplaçant dans un cadre très libre et gorgé d’énergie, cette nouvelle entreprise menée par Jim Black est, une fois de plus, un petit délice.