Stéphane Mercier : Calling Paul Desmond
« Take Five », tout le monde a dans les oreilles ce tube du jazz de la fin des années 50, plus de 185 millions d’écoutes sur Spotify ! C’est avec ce thème que le saxophoniste Stéphane Mercier ouvre son album dédié au compositeur Paul Desmond. Avant son décès en 1977, Desmond avait demandé que les royalties de toutes ses compositions soient versées à la Croix Rouge américaine, et sûr que « Take Five » a largement contribué aux millions de dollars versés. Ecouter l’album de Stéphane Mercier contribuera donc sans doute à cet élan de générosité, tout comme quelques versions précédentes qui ont aussi démontré que ce thème offre de multiples possibilités. Quelques exemples ? L’inoubliable version d’Al Jarreau sur l’album « Look to the Rainbow » en 1977, celle de George Benson sur « Bad Benson » en 1974, de Carmen McRae avec Brubeck en 1962 sur « Take Five Live », une autre live de Tito Puente en 1985 sur « Mambo Diablo », ou encore Anthony Braxton parmi les « 20 Standards » de 2003.
Pour exorciser ce thème, il fallait que Stéphane Mercier évite la resucée, et il y parvient avec une version où se marient de façon originale le quartet de Brubeck et Coltrane : dès les premières notes de piano, on ne peut s’empêcher de penser à McCoy Tyner, et le drumming de Darren Beckett file droit dans la rythmique d’Elvin Jones, une petite merveille pour ouvrir cet album. Six autres compositions du sax de Dave Brubeck en quartet ou piano et guitare se partagent les titres. Tradition et nostalgie traversent ce très bel album.
Retrouvez Stéphane Mercier en interview dans JazzMania le mercredi 7 juin.