The Cash Box Kings : Oscar’s Motel
Avec les Cash Box Kings, on a un groupe phare du blues d’aujourd’hui à Chicago, bien enraciné dans une tradition bien établie mais ouvert aux tendances actuelles, la soul, le rap et les fusions; la discographie est fournie (11 albums et le 3è pour Alligator) et elle affiche des super stars comme le chanteur africain-américain Oscar Wilson, né et élevé dans le South Side de la Windy City, le chanteur/harmoniciste/compositeur/producteur Joe Nosek et leur All Stars Band : Billy Flynn un guitariste hors pair, Lee Kanehira, une pianiste prodige, les CNote Horns (Al Falashi, saxes et Jom Doherty tp) plus une section rythmique en béton avec Kenny « Beedy Eyes » Smith, un des meilleurs batteurs de blues actuels sans oublier John W. Laurie (bass) et, comme c’est désormais une pratique on ne peut plus louable, des guests comme Deitra Farr (vo), John Nemeth (vo), Jon Mc Donald (gt) et quelques autres qui rehaussent les prestations de leur talent. Les problèmes actuels, le covid, la politique etc. ont volontairement été laissés de côté, neuf des onze faces ont été composées par Nosek seul ou en collaboration et la musique est au diapason de ce panel prestigieux. On démarre en force avec le titre éponyme, du Chicago blues enlevé avec chant et harmonica en délire, suivi d’un « Down on the South Side » autobiographique pour O. Wilson qui chante son vécu. C’est un slow blues, à la fois émotionnel et rentre-dedans, avec un B. Flynn lyrique et inspiré qui récidive dans sa composition « Trying So Hard », encore un classique du Chicago blues, vibrant et épique avec harmonica et piano en soutien efficace. Puis il y a deux reprises bien choisies comme « Please Have Mercy » de Muddy Waters, un slow blues avec J. McDonald (gt) où Nosey et son harmonica font merveille ou encore « Pontiac Blues » de S.B. Williamson, encore l’occasion pour Nosey de briller. John Nemeth est au chant dans « I Want What Chaz Has » tandis que l’album se clôture avec un « Ride Santa Ride » de saison (album fêtant la Noël 2022) interprété à la Chuck Berry. Cerises sur le gâteau, un duo hilarant O. Wilson / D. Farr dans « I Can’t Stand You » et un « Nobody Called It the Blues » gospélisant évoquant les temps de l’esclavage où le blues était encore à l’état latent. Un album à ne pas manquer.