Sarab : Qawalebese Tape
Je vous avais déjà dit beaucoup de bien de l’album « Arwah Hurra » réalisé par ce quintet franco-syrien emmené par la chanteuse Climène Zarkan. Il nous propose la suite avec un bien passionnant EP 5 titres d’une durée de 22 minutes, toujours dans la même veine, avec autant de diversité et de créativité. Ces « jeunes gens modernes », au travers d’un trombone, d’une guitare, de claviers et d’une section rythmique, distillent une musique étonnante, folle. Une sorte de world contemporaine qui mélange les sonorités arabisantes avec du jazz (déferlante de cuivres par la dizaine d’invités) du rock, de l’électro. Sur les cinq titres, ils transgressent encore ces diverses influences en y rajoutant de plus une petite dose de progressif (« Zourouni »), du free, des chants, des cris en arabe avec quelques mots en français. Et là ils m’évoquent quelque peu nos Aksak Maboul, notamment sur « Samt je me souviens ». Comme eux, ils proposent une musique riche, libre, qui voyage sur des chemins de traverse. Et en pleine écoute de « Queen rast », on se surprend à se dire : « mais c’est dingue » ! Et le voyage se poursuit entre transe et moments plus apaisés. Pour s’achever avec un « Enta » quasi symphonique, cinématographique. Entre péplum, kitsch indien et cirque Barnum ! Du délire. Vivement la suite avec un nouvel album complet. Mais qu’ils peaufinent aussi bien ces nouveaux titres, pas d’empressement, on veut que la frénésie continue.