Bongeziwe Mabandla : AmaXesha

Bongeziwe Mabandla : AmaXesha

Black Major / Integral

Quatrième album pour ce chanteur-compositeur sud-africain à la voix réellement singulière. Avec ce chant clair, doux, il nous emmène dans un afro electro folk assez contemporain puisque la musique qu’il crée accueille aussi des loops de batterie, des synthétiseurs, de l’électronique et des touches de pop feutrée. Peu d’infos sur la pochette, ce qui laisse supposer qu’il pourrait être aussi responsable de certains instruments joués. La seule collaboration annotée est celle du multi-instrumentiste mozambiquien Tiago Correia-Paulo qui produit aussi l’ensemble. Cette « world music moderne » pourrait avoir été instiguée dans les studios de Peter Gabriel tant on retrouve ici également toute la richesse, la modernité de ce que les artistes africains de chez Real World (le label de Gabriel) proposent. Au fil des écoutes, un côté spirituel, gospel s’affirme. Il est particulièrement évident sur « Xesha part III ». Tout comme l’aspect dansant ou plutôt chaloupant de sa musique se marque. Malgré une évidente nostalgie dans la voix (pour info, il chante en Xhosa, un langage bantou utilisé par 20% des Sud-Africains qui se désignent sous le nom d’amaXhosa) ces chansons possèdent des sonorités assez enjouées et même certains refrains entêtants. Ce qui m’avait semblé assez monocorde à la première écoute, vu l’aspect doucereux de l’ensemble, est finalement empli de nombreuses fines trouvailles captivantes. Qui passent par de la funk retenue, de la soul et du jazz très doux, des beats urbains. Dans ses influences/références, il cite entre autres Salif Keita, Tracy Chapman, Damon Albarn, Lauryn Hill, Bon Iver ou Michael Kiwanuka. Je pense qu’en lisant ces noms vous devriez facilement vous imaginer l’univers de ce talentueux chanteur. Et je propose à mon rédacteur en chef d’accompagner cette chronique avec le très beau et sensible «Libali ». Qui me semble un beau condensé de la richesse contenue dans cet album. Magnifique découverte.

Claudy Jalet