Veronica Swift : Veronica Swift
Mack Avenue / New arts international
On vous a déjà dit tout le bien qu’on pensait de cette jeune chanteuse américaine née sous de bonnes étoiles familiales, son premier album « This Bitter World » nous avait séduits. Ça commence par un scat à la Ella sur « I Am What I Am » qu’elle reprend toujours à Ella quasi à la syllabe près avant le solo de piano : ce titre – un hit de Gloria Gaynor – donne le ton d’un album où Veronica Swift assume ce qu’elle est : une très grande vocaliste, mais une chanteuse à l’éclectisme assumé abordant en fin de morceau le scat à la « Swingle Singers » (qui s’en souvient ?). Et pourquoi ne pas enchaîner avec « Nine Inch Nails » ! Sans négliger le petit scat qu’elle affectionne… ça swingue ferme, avant un petit Ellington – « Do Nothing Till You Hear From Me » – à la guitare bluesy. Le medley qui suit, intitulé « The Show Must Go On », mêle allègrement le titre de « Queen » dans une version apaisante, « Vesti la giubbia » une pièce de l’opéra « Pagliacci » de Ruggero Leoncavallo en version latino, puis « Laugh ! Cool Clown » dans une version Nat King Cole ! Soufflant !
Et ce n’est pas tout : la belle s’attaque à un « Impromptu » de Chopin sur « I’m Chasing Rainbows » avec orchestration pour cordes quasi hollywoodiennes, puis à Beethoven avec une « Sonate au Clair de Lune » aussi originale qu’impressionnante, avec guitare électrique à la Brian May s’il vous plaît ! Puis à un air de Gounod dans une version manouche chantée en français, accompagnée par Samson Schmitt à la guitare et Ludovic Bier à l’accordéon. On en passe, tant tout est impressionnant dans cet album : la technique vocale, l’accompagnement, la justesse des styles, rien à jeter. Petit conseil : il est préférable d’étaler l’écoute des onze titres, tant l’ensemble en une fois peut paraître saoulant.