Matthew Halsall : An Ever Changing View
Matthew Halsall nous l’avait affirmé lors d’une interview accordée il y a quelques années : « Dorénavant, je m’occuperai un peu plus de moi et de ma musique. Moi aussi je peux sortir un album chaque année. » Il est vrai que des efforts pour les autres, Matthew en a produit. Sans compter son temps. Patron et fondateur du label Gondwana, le trompettiste mancunien avait réanimé le Portico Quartet (et tout ce qui gravite autour) et débusqué une partie de la relève (Hania Rani, Mammal Hands, GoGo Penguin,…). En publiant cet automne « An Ever Changing View », son deuxième album en … deux ans, Matthew Halsall joint le geste à la parole. Une parole qu’il prend toujours avec discrétion, avec discernement. Il n’y a rien à attendre de particulier d’un nouvel album du boss. Sa musique s’inspire toujours du jazz spirituel (Pharoah Sanders, Miles, Alice Coltrane,…). Elle se développe en respectant un schéma immuable : mélodie, solo, mélodie (ad libitum). Une musique qui hypnotise, qui se construit autour d’une flûte, d’une trompette et d’un saxophone, supportés par les percussions, une contrebasse bien présente, le piano et … la harpe, la marque de fabrique d’Halsall. Et bien oui ! La musique de Matthew Halsall est prévisible ! Pas de (mauvaises) surprises à attendre, simplement quelques longues plages spirituelles sur lesquelles on peut s’étendre de longues minutes. À ne rien faire. Acceptez-en le plaisir.
