TisDass : Houmaïssa
Ceux qui ont contracté le virus du « blues du désert » cherchent parfois vainement une alternative à Tinariwen, le parrain unanimement plébiscité. Le blues du désert, une musique authentique qui puise son inspiration et qui trouve ses origines dans les zones désertiques les plus reculées de l’Afrique. Ces groupes-là ne sont pas nombreux, parfois ils ont pris le chemin de l’exil, ce qui nous a permis de découvrir Kel Assouf en Belgique. TisDass en est un autre, une troupe emmenée par son chanteur / guitariste emblématique Moussa Kidjate Albade, originaire d’une petite ville du Niger, Tchintabaraden, à l’origine de la rébellion touarègue. TisDass (« les piliers » en langue tamasheq – une référence aux tentes qui abritent les populations berbères dans le désert) nous propose ici son troisième album, « Houmaïssa » qui rend hommage aux femmes dont le rôle est essentiel et bien souvent méconnu dans la société touarègue. Quant à la musique, qui peut parfois donner l’impression qu’elle a été mixée avec des gants de boxe (« Oukchaf »), elle fonctionne selon un schéma qui se renouvelle à chaque titre : quelques notes de guitare, la voix, la mélodie qui prend forme, le rythme ponctué par des clappements de mains, les chœurs… Cette musique s’envole comme le sable poussé par le guebli, elle procure un sentiment de bien-être, elle vous donne envie de danser, de chanter. Cette musique fonctionne comme une lueur d’espoir en l’humanité.