Leïla Martial – Valentin Ceccaldi : Le jardin des délices 

Leïla Martial – Valentin Ceccaldi : Le jardin des délices 

BMC

D’emblée, « Au bois de Saint-Amand ». On le sait dorénavant, ce jardin ne se cultivera pas comme un autre. Et d’abord, par quel bout l’aborder ? Le laisser en friche, à l’état sauvage, abandonné aux insectes, aux oiseaux ? Ou bien lui donner des allures aseptisées ? Sous ses faux airs de comptine (relisez le texte, et tous ceux de Barbara d’ailleurs…) cette chanson s’interprète avec la voix d’un enfant, ce que Leïla Martial fait très bien. Elle fait tout très bien Leïla ! Elle est à son aise dans tous les registres. Y compris quand elle chante la fameuse « Cold Song » de Purcell ou Fauré et même en nous offrant la magnifique « Asturiana » de Manuel de Falla. À deux, on devrait simplifier, jouer minimaliste. On le pense et on est surpris. L’imagination au service d’arrangements audacieux, imprévus, imprévisibles. Le violoncelle de Valentin Ceccaldi grince, tournoie autour de la chanteuse, caresse les cordes vocales de Leïla, les soutient. Quelques bruits et quelques onomatopées, des objets, complètent ce tableau aussi riche que varié. Comme une toile de Bosch. Puis, comme Eve, on y retourne dans ce « jardin des délices ». Encore et encore.

Yves Tassin