Chris O’Leary : The Hard Line

Chris O’Leary : The Hard Line

Alligator Records ‐ Références catalogue : ALCD5016

Né près de New York en 1968, O’Leary (chant, harmonica, guitare, basse, compos) est un baroudeur qui a vécu dangereusement (1) et bien roulé sa bosse, d’abord dans les Marines de 1986 à 1993, déployé au Moyen-Orient et dans la Guerre du Golfe, puis comme agent de la police fédérale (jusqu’en 2018). Mais entre-temps, il a donné libre cours à sa passion pour le blues et fait la connaissance du batteur Levon Helm (The Band, qui l’emmena à La Nouvelle-Orléans pour l’accompagner dans son club sur Decatur Street pendant une bonne année) puis de James Cotton dont il devint l’ami et lequel fut son mentor pour l’harmonica ; en 2003 il participa à l’album « Them Shoes » d’Hubert Sumlin (produit par Keith Richards avec Helm, Cotton, Bob Margolin et Eric Clapton !) et en 2010, Margolin aida O’Leary à sortir son premier album sous son nom pour VizzTone, il fut suivi de 2 autres albums pour le même label et 2 autres pour American Showplace.

Il vient de rejoindre la famille Alligator pour ce 6è opus qu’il a produit lui-même et dont il a composé les 12 titres, tous inspirés par son vécu et ses expériences de vie (« J’écris et je chante ce que je connais… ») ; il a une voix forte et bien timbrée et son jeu d’harmonica est conquérant, efficace et martial ; la liste des accompagnateurs est fort longue avec Chris Vitarello (gt), Andy Huenerberg (bass), Dan Vitarello et Michael Bram (drums) et des guests comme M. Mike Welch (gt) dans « I Cry at Night », un slow blues intense relatif à la vie d’O’Leary au sein des Marines avec une section cuivres (saxes, tb) en pointe et efficace et que l’on retrouve dans un désabusé mais bien enlevé « Things Ain’t Always What They Seem » et encore dans le slow blues « Funky Little Club on Decatur » au parfum New Orleans, dédié au club de L. Helm où O’Leary a joué une année entière, mais aussi dans « No Rest » qui ouvre le bal avec O’Leary dans de belles envolées de guitare ; on le retrouve aussi à la basse (et harmonica) dans un humoristique et haletant « You Break It You Bought It ». À noter encore un bon conseil sous forme de slow blues, « Lay these Burdens Down » et de très personnels « Lost My Mind », « Ain’t That a Crime », « Who Robs a Musician? » et « My Fault ». Excellent de bout en bout et recommandé.

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(1) Comme recommandé par le philosophe F. Nietzsche.

Robert Sacre