Grainne Duffy : Dirt Woman Blues

Grainne Duffy : Dirt Woman Blues

Cet article est publié à titre posthume. Notre ami Robert Sacre nous a malheureusement quittés ce 22 février.

Blue Heart Records ‐ Références catalogue : BHR/042

Duffy (chant, guitare) est originaire de Monaghan en Irlande et elle en a fait du chemin pour aller réaliser ses rêves de blues en Californie du Sud ; depuis ses débuts en 2007, elle en est déjà à son 5è album avec son mari Paul Sherry (gt) et des musiciens comme Marc Ford des Black Crows (chant, gt), Elijah Ford, le fils de Marc (basse, piano, Moog) et J.J. Johnson (drums, percus), sans oublier des guests comme Sam Goldsmith (piano et percus), John Ginty et Peter Levin aux keyboards chacun dans un titre. Le couple a composé la musique des 9 titres de l’album et G. Duffy a écrit tous les lyrics, avec beaucoup de sensibilité et d’éclectisme; on découvre un mélange harmonieux de rock et de soul blues avec des touches de musique celtique (1). On démarre en beauté avec « Well Well Well » un beau duel de guitares avec passages de slide où Duffy détaille, avec passion, ses projets de vie. Quant au titre éponyme, c’est un slow blues lancinant, le chant déborde d’émotion et il est souligné par des guitares fiévreuses. Le thème impérissable des relations amoureuses est bien sûr présent ici, entre autres avec « Sweet Liberation », marqué par un riff de Southern Rock des plus plaisants au début et qui finit sur un rythme boogie et aussi avec le bien cadencé « What’s It’s Going to Be » ou encore avec les ballades slow « Running Back to You » et « Hold on to You », romantiques à souhait ; Duffy n’a pas oublié son Irlande natale, elle la chante dans un bien rythmé « Rise Above », un hommage à son homonyme Grainne, la fille de Cormac Mac Airt dans le Fenian Cycle de la mythologie irlandaise ainsi que dans « Killycrum », qui clôture l’album, elle est passée à la guitare acoustique et c’est un hommage émouvant à sa maison natale dans le comté de Monaghan. Duffy s’affirme encore avec force et détermination dans « Yes I Am », virevoltant, déjanté et habité par la passion et elle y fait furieusement penser à son compatriote Rory Gallagher auquel on la compare déjà.

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(1) Il devient assez courant de retrouver les paroles des morceaux dans les notes de pochette des albums, et c’est une pratique à encourager, mais ici il faudra s’en passer, c’est regrettable car on aimerait relire à loisir ces textes poétiques.

Robert Sacre