Apostolos Sideris : past-presented

Apostolos Sideris : past-presented

Parallel Records / Socadisc

Contrebassiste grec, c’est à Athènes qu’il a enregistré cet album après avoir vécu à New York où il a étudié avec le virtuose John Patitucci. Guère sédentaire, il s’est installé ensuite à Istanbul où il y a formé le groupe Mesel dans lequel il a expérimenté les interactions entre la musique traditionnelle orientale et le jazz contemporain. Nous pouvons retrouver le résultat de ces « recherches » sur l’album « Summation ». Pour cette sortie sous son nom, il a maintenu cet attrait pour les ouvertures vers d’autres cultures en s’associant avec le pianiste argentin Leo Genovese (Wayne Shorter, Jack DeJohnette, Joe Lovano…), un spécialiste italien du ney, André Romani, le percussionniste turc Sakir Ozan Uygan ainsi que le batteur grec Dimitris Klonis et le violoniste grec également Giannis Poulios. À eu six, ils forment l’ossature de cet album sur lequel des invités les rejoindront au chant, à l’oud et au qanun. Avec peu de répétitions, suivant les volontés d’Apostolos, ses douze compositions gardaient, dès lors, une certaine fraîcheur au moment des enregistrements. Guère évident pour nous de réaliser ce fait tant une belle cohérence régit ces titres. Ils évoluent dans un mode contemporain (« Hurst Burst » me semble n’être que de l’impro) qui n’oublie pas les traditions ancestrales. Il y a des sonorités orientales et méditerranéennes assez chaleureuses, de la spiritualité ottomane, du jazz américain. Une musique métissée qui nous fait voyager, mais aussi passer par de nombreux états. Principalement ceux du drame, de la nostalgie, de la tristesse dus au merveilleux violon notamment sur « Nightingale (Part 1) ». Mais nous pourrions esquisser quelques petits pas de danse sur sa seconde partie. À noter aussi quelques titres sur lesquels un peu de chant, en grec, est convié. Au final, il convient de retenir de cet album la rencontre entre le passé et le présent, l’assemblage musical entre l’Orient ancestral et le jazz moderne. Avec des instruments de ces deux mondes et qui font, quelque peu, un cheminement assez tranquille dans une belle union. Et même s’il n’est présent que sur sept titres, ce sont les interventions du ney qui m’ont particulièrement captivé. Laissez donc agir votre curiosité.

Claudy Jalet