Johanni Curtet : If Only I Could Hibernate – OST
Si seulement je pouvais hiberner… En voilà une requête ! Mais si on restitue celle-ci dans son contexte social et géographique – soit Oulan-Bator, Mongolie, la capitale la plus glaciale du monde – alors on en comprend un peu mieux le sens. Outre ce contexte météorologique qui vous filerait le bourdon et vous plongerait dans le bourbon, la population livrée à elle-même par un pouvoir corrompu doit, en plus, subir une pollution plus que tenace. Et donc les hommes boivent, ils sont violents. Et donc les femmes survivent, les enfants sont privés d’instruction, tout va de mal en pis, tout se délabre… Mais il subsiste un infime espoir, une lueur dans le blizzard… Voici planté le décor dans lequel la réalisatrice Zoljargal Purevdash a tourné son film. Pour la musique, son choix s’est naturellement porté sur le khöömii, un chant diphonique que l’on a tous un jour associé aux images de vastes plaines mongoles. Cette musique est portée à bout de bras par l’ethnomusicologue Johanni Curtet, qui en a composé les vingt (souvent) courtes mélodies assurées par un instrumentum discret (guitare, luth, la contrebasse de Kham Meslien, les cordes de Mandakhjargal Daansuren, …) duquel surgissent, comme une bouée arrachée à la mer, quelques thèmes aussi magnifiques qu’entêtants.