The Chick Corea Elektric Band : The Chick Corea Elektric Band
« Romantique, mais voulant parfois plaire à tout prix, Corea fit étrangement alterner les grandes réussites avec des produits commerciaux quelque peu frelatés ». C’est dans ces termes peu amènes que l’édition 1981 du Guide Akai du disque portraitise Chick Corea, tout en épinglant ses galons et lui reconnaissant ses faits d’armes. Propos prémonitoires ? Au mitan des années 80, le légendaire claviériste américain allait lancer son propre Elektric Band. Après quelques concerts de rodage en Californie, un premier album éponyme verrait le jour sur le label GRP, le label des compositeur/pianiste Dave Grusin et producteur Larry Rosen. Corea s’est entouré du batteur Dave Weckl et du bassiste John Pattucci. Autour de ce noyau gravitent les guitaristes Scott Henderson et Carlos Ros. Ce qui surprend, c’est le caractère léché, ultra nappé de la production. Le son reflète une des grandes tendances alors en vogue, celle d’un jazz-funk – et même funky – dont Herbie Hancock et Weather Report avaient été les fers de lance. Corea joue et se joue de son Rhodes mais utilise également les claviers Yamaha célèbres de l’époque (dont le KX88 et le DX7) dans des (dé)monstrations parfois forcées. Pour sa part, Weckl utilise également un set de batterie Yamaha (la firme est remerciée dans les crédits), ce qui confère aux sonorités ce côté un peu plastique, un peu trop c’est trop. Ce disque se vendit assez bien à travers le monde et puis tomba dans l’oubli, tout comme le Chick Corea Elektric Band qui initia une tentative de reconfiguration plusieurs années après, laquelle fit long feu. Cette réédition, qui comporte deux morceaux de plus que l’édition originale, est accompagnée de notes instructives qui relatent le comment et le pourquoi d’un jazz qui a aujourd’hui presque disparu des radars.