Stella Bass : Look for the silver lining 

Stella Bass : Look for the silver lining 

Autoproduction

L’Irlande est essentiellement connue, musicalement, pour ses chansons traditionnelles celtiques et quelques groupes de rock renommés. Le monde du jazz semble être surtout florissant via sa scène d’improvisation, le free jazz. Au milieu de ce monde « d’énervés » surgit l’élégante Stella Bass. Qui doit aussi certainement « se battre » pour se faire une place, obtenir une reconnaissance puisque cet album est une autoproduction qu’elle a réalisée à Dublin. Ville dans laquelle elle officie aussi au sein de deux big bands. Nous la découvrons, sur la pochette, installée dans un boudoir confortable, nous offrant une image sur laquelle elle paraît rêveuse, posée et qui reflète indéniablement un univers musical aux tendances cosy. Et c’est en effet dans ce créneau que cette « crooneuse » féminine évolue. De sa voix émotive, elle nous interprète quelques-unes de ses compositions ainsi que huit standards de classiques américains, certains issus de comédies musicales. Accompagnée du Johnny Taylor Trio (piano, contrebasse, batterie) et renforcée par deux cuivres (saxophone et bugle), la musique proposée m’évoque avant tout Erroll Garner puisque c’est le pianiste qui assure le lead tout au long des dix plages. Mais souvent, ce furent les musiques des films de Woody Allen qui me vinrent à l’esprit. Impossible pour moi de penser à d’autres choses que des extraits de ses films tels que « Manhattan », « Match Point », « Wonder Wheel », « Un jour de pluie à New York »… Je pense que c’est logique vu l’omniprésence du piano, un peu de cuivres, des ballades délicates, du jazz traditionnel, un titre au swing effréné (« This Could Be the Start of Something Big »)… Il n’y a rien d’aventureux dans cet album, mais bien de la positivité, de l’amour pour un jazz daté qui conserve de nombreux adeptes. En un mot : du conventionnel. Mais c’est bien exécuté, bien produit et chanté avec délicatesse et passion.

Claudy Jalet