Yeliz Trio : The Wanderer
Yeliz Trio nous avait déjà enchantés en 2020 avec un premier album, « Moon Palace ». Quatre ans plus tard, revoici le trio avec ce « The Wanderer » tout aussi réussi. Le pianiste Mathieu Bélis et le percussionniste Thomas Ostrowiecki sont toujours bien présents, accompagnés cette fois du violoncelliste allemand vivant à Paris Karsten Hochapfel connu pour son projet Das Rote Gras et redécouvert récemment dans Le Cri du Caire. Le groupe nous propose une musique mystérieuse, souvent lyrique, avec des intonations impressionnistes (Mathieu Bélis a eu une formation classique) et/ou orientales (Anouar Brahem est une source d’inspiration reconnue par le pianiste). Les dialogues piano/violoncelle sont gracieux, même lorsque Karsten Hochapfel a tendance à radicaliser son jeu. On peut parfois (« Fury Roads » ou la plage titulaire) percevoir des atmosphères proches d’un groupe comme E.S.P., même si Yeliz Trio garde sa personnalité propre notamment grâce au son du violoncelle et à un percussionniste n’hésitant pas à utiliser (à bon escient) les effets électroniques. Sur trois titres (« Ballade du Duke », « Smoke and Blue » et « The Sea of Fog »), des cuivres (le tromboniste Daniel Zimmermann et le trompettiste Matthieu Michel) apportent des nuances supplémentaires subtiles, toujours du meilleur goût.
Voici un très beau disque de jazz contemporain, tout en finesse et délicatesse et tout à fait abordable (qui pourrait plaire à un public assez large). Une vraie réussite.