Festival Uhoda Jazz à Liège (02 au 05/05/24)
Enfin, déchaînée, « coltrainienne », avec une énergie qui n’avait d’égal qu’un enthousiasme communicatif, la jeune saxophoniste new-yorkaise a clôturé cette trente-troisième édition de façon cosmique ! Merci Lakecia Benjamin, … vous êtes une « Love Supreme » !
Voici notre conclusion, mais remontons le temps si vous le voulez bien et analysons le succès d’un festival qui arrive encore à nous étonner, d’édition en édition…
Rappelons d’abord que le sponsor historique « Mithra » a cédé sa place « pour de bon » à une famille bien connue des Liégeois. Faut-il y voir les raisons de la délocalisation du village depuis la Place Xavier-Neujean (face à deux salles importantes du festival) vers l’Hôtel De Clercx situé rue Saint-Paul (une rue où sont localisés quelques commerces de la famille) ? Alors, oui, sans doute, les jours de pluie, lorsque personne ne s’aventure sur la terrasse du Reflektor, la place Xavier-Neujean perd ses airs festifs.
Il est probable que les spectateurs en possession d’un pass donnant accès aux concerts payants se soient moins rendus à l’Hôtel « délocalisé » qu’au Village où ils prenaient rapidement un verre en débriefant entre deux concerts. Soulignons cependant – et c’est bien là l’essentiel – que grâce à une programmation « gratuite » particulièrement soignée (Léon Phal, Emile Londonien, Robin Verheyen Trio, The Brums, Cykada, …), l’Hôtel a connu un très beau succès d’affluence.
Succès d’affluence… Parlons-en. Premier constat, alors que la journée d’ouverture du festival, le jeudi, est traditionnellement plus calme, on a remarqué cette année que le public s’était déplacé en meilleur nombre.
C’était le cas au Reflektor (avec une programmation « urbaine », quand bien même le trio Kau a dû remplacer au pied levé l’infortuné Ferdi), au Trocadéro (soldout pour la prestation du régional du festival, Johan Dupont) et même à la Cité Miroir qui a vu défiler le quartet de Julien Tassin et l’univers envoûtant de Oan Kim.
Salles très remplies ou complètes également au Forum avec un succès attendu pour le collectif texan Snarky Puppy… et beaucoup moins attendu pour les parrains du nouveau jazz anglais, GoGo Penguin ! Un dimanche soir, alors qu’au même moment, les festivaliers pouvaient choisir entre les incontournables Aka Moon (au Trocadéro) et la batteuse qui monte, Roni Kaspi, au Reflektor, programmer le trio mancunien dans cette grande salle consistait à prendre un risque…
On se souvient – dans un autre contexte – que le même jour et dans la même salle, Camille, lors d’une édition précédente, avait fait monter le (rare) public présent sur la scène autour d’elle… Pari relevé (et quel beau concert !) grâce, il faut le dire, aux renforts venus en nombre des Pays-Bas et d’Allemagne. Ce qui démontre que le Festival liégeois mérite l’appellation « festival international ».
Quant à l’affiche, elle aura satisfait une bonne partie du public qui a eu l’occasion, durant tout le festival, et souvent gratuitement, d’assister à des concerts de grande qualité, accessibles pour tous les goûts. Impossible de les voir tous, mais selon les échos ou selon ce que nous avons pu voir nous-mêmes, les spectateurs sont sortis de certains d’entre eux avec des étoiles dans les oreilles : Henri Texier, Ife Ogunjobi, GoGo Penguin, Johan Dupont … et donc Lakecia Benjamin ont éclairé le festival de leur talent.
Vivement la trente-quatrième !
JazzMania vous proposera des portfolios dans les semaines qui viennent…