Liv Monaghan : First Light 

Liv Monaghan : First Light 

Autoproduction

Quand j’ai tenu en mains pour la première fois la pochette de « First Light », c’est l’univers de David Lynch auquel j’ai d’abord pensé. Il n’aurait en effet pas été étonnant que cette jeune femme brune, longs cheveux, visage pâle et rouge à lèvres perçant, fasse partie du clan rapproché du réalisateur américain. Quand on ouvre cette pochette, Liv Monaghan apparaît en robe de satin sur fond rouge. Le rapprochement avec Laura Harring devient presque troublant… Mais à l’écoute, on s’éloigne considérablement du mystère Lynch pour entrer dans un paysage jazzy-folk commun mais néanmoins très agréable. Sur des arrangements décomplexés (une guitare, une contrebasse, quelques éléments percussifs, parfois une trompette), cette Irlandaise de souche, citoyenne parisienne de bonne date, nous offre neuf chansons sereines, toutes – à une exception près – écrites de sa propre plume. On bifurque alors clairement vers le système solaire « Joni Mitchell » auquel bon nombre de chanteuses folk se réfèrent aujourd’hui. J’ajouterai un satellite vers Heidi Berry, une chanteuse de Boston qui a connu une courte mais intéressante carrière à la fin du siècle dernier. Comme elle, Liv Monaghan possède un timbre de voix grave, extrêmement plaisant à entendre. « First Light » est un album élégant qui mérite de tourner sur les platines et dans les salles de concert.

Yves Tassin