Catherine Graindorge : Songs for the Dead 

Catherine Graindorge : Songs for the Dead 

tak:til / Xango Music

La production artistique de Catherine Graindorge est multiple. Actrice (rappelons-nous le spectacle consacré à son papa, l’avocat Michel Graindorge) et bien évidemment musicienne dans différents projets. Et comme le prétendait James Brown : « This is a man’s world, but it wouldn’t be nothing without Catherine… ». D’accord, j’extrapole un peu, mais c’est un fait que l’œuvre de la violoniste / chanteuse bruxelloise est remplie d’hommes ! En tout bien tout honneur bien évidemment, puisqu’elle partage sa vie avec Elie Rabinovitch, le batteur du groupe Nile On waX, le seul schéma qui lui permette de demeurer un peu en retrait. Ce qui n’est pas le cas pour d’autres linéaments dont elle est clairement la figure de proue. Des projets alternatifs qu’elle mène avec l’aide de gloires issues d’un rock différent, sinon obscur. On peut ainsi citer « Long Distance Operators » avec l’ex Bad Seeds Hugo Race, « Eldorado » co-produit par John Parish (collaborateur de longue date de P.J. Harvey) et bien évidemment l’Iguane Iggy Pop (« The Dictator ») qui ne lui aura malheureusement pas permis d’atteindre une consécration internationale.

Qu’importe, Catherine ne baisse pas la garde ni les bras. Que du contraire. Pour ce « Songs for the Dead », elle s’attache cette fois les services de Simon Huw Jones (le chanteur du groupe de post-punk And Also the Trees), du bassiste Pascal Humbert (16 Horsepower, Detroit, …) et du pianiste bruxellois Simon Ho, auxquels il faut ajouter, pour quelques interventions, sa fille (chœurs) et son compagnon. C’est la lecture d’un poème de Ginsberg qui sera le point de départ de ces chansons funèbres, ce qui tend la toile de fond d’un album sans doute peu lumineux, mais riche en belles intentions. Peu de rythme (seulement deux interventions du batteur), beaucoup d’ambient cinématographique, des chœurs célestes qui soutiennent la voix grave de Simon Huw Jones (souvent en spoken word) et une chanson « Orpheus’ Head » que n’aurait pas reniée Nick Cave… Voici planté le décor de ce « Songs fort the Dead ». Rien n’indique que le succès à plus grande échelle sera au rendez-vous, mais cet album élève néanmoins Catherine Graindorge au niveau d’une autre violoniste visionnaire : Laurie Anderson…

En concert au Beursschouwburg, Bruxelles, le 27 septembre..

Yves Tassin