Mathias Landæus : Path
Il y a quelques mois, nous épinglions le nom de Mathias Landæus, figurant aux côtés du saxophoniste Oliver Lake sur l’album « Spirit » réalisé en trio. Pianiste prometteur et talentueux, Landæus est un des visages remarqués et remarquables de la scène jazz suédoise. Il est également connu pour avoir été une des figures de proue à l’origine du Glenn Miller Café à Stockholm, renommé pour sa scène ouverte à nombre de musiciens. Cet album succède à près d’une vingtaine d’enregistrements où il figure tantôt comme invité, tantôt comme inviteur. Si ce « Path » est signé sous son seul nom, il ne constitue pas pour autant un disque solo. A ses côtés se tiennent le trompettiste Tim Hagans, la batteuse Cornelia Nilsson, le contrebassiste Johnny Åman et le saxophoniste ténor Karl-Martin Almqvist. C’est surtout avec ce dernier que Landæus est en accointance, une collaboration qui remonte à plus de vingt ans. Le quintet préfigure une combinaison somme toute assez traditionnelle, estampillée « post bop » par Discogs. Pour autant, il ne s’enferme dans aucun style précis. Mathias Landæus laisse à chacun de ses musiciens un espace suffisant où ils peuvent exprimer leur jeu respectif. Les cuivres sont particulièrement mis en relief, le jeu de Tim Hagans, riche en timbre, ne laisse jamais indifférent. A l’exception de « Free Mess » composé par Hagans (un morceau qui emprunte à la méthode contrapuntique de Messiaen), Landæus signe la totalité des compositions. Un album qui joue et se joue de son équilibre sans qu’il ait à s’en revendiquer.
