Lara Humbert : Pinède
Enregistré par Vincent De Bast au Johnny Green Giant Studio de Gand, voilà déjà la marque d’un souci du détail et de la qualité du son de la part de la pianiste Lara Humbert. Des qualités qui rejoignent sa détermination de présenter un disque entièrement autoproduit, pour la musique mais aussi pour la pochette, aquarelle soignée réalisée par la pianiste. Reste à découvrir la musique. Et là, on se doute dès la lecture du line-up qu’on aura à entendre une musique poétique et raffinée : Amèle Metlini au violon, Benjamin Sauzereau aux guitares acoustique et électrique et Gaspard Sicx à la batterie complètent le quartet qui, sur huit pièces, décore subtilement les compositions de Lara et les improvisations qui en découlent. « Pinède » ouvre l’album, sombre et intrigant, sur les notes graves du piano et les balais de Sicx jusqu’à ce que le violon ébauche une mélodie. Sur « Green Is Blue », violon et piano se renvoient la balle alors que la guitare en quelques résonances crée une atmosphère éthérée. L’entente est parfaite sur ce thème où la tension monte jusqu’à l’apaisement de quelques notes sur le clavier. Subtil et envoûtant. Après les crissements du violon et le lancinant tempo du piano, Benjamin Sauzereau à la guitare acoustique nous emmène dans un tourbillon que conclut Amèle Metlini. « Sophia », la pièce la plus longue, débute par l’unisson guitare-piano, puis les résonances de la guitare nous emmènent dans un voyage spatial en suspension que le violon poursuit. Tout est douceur et finesse dans les compositions de Lara Humbert dont on se demande où est la part d’écriture et d’improvisation. Une musique délicate et souvent apaisante qui nécessite plusieurs écoutes pour en saisir tous les détours. « Thank You Come Again », nous dit le dernier titre : on y reviendra, c’est sûr.
Retrouvez l’interview de Lara Humbert sur JazzMania ce mercredi 10 juillet.