The Jazz Defenders : Memory In Motion

The Jazz Defenders : Memory In Motion

Haggis Records

Et pour bien signifier leur importance, leur légitimité dans la défense du jazz, ce quintet anglais, de Bristol, appose une couronne royale sur le premier « e » de Defenders ! Cet album est le troisième pour ce groupe mené par un magnifique pianiste nommé George Cooper. Il joue aussi du wurlitzer, de l’orgue, du vibraphone, des percussions, compose et produit. A ses côtés, un batteur, un bassiste /contrebassiste, un trompettiste et un saxophone tous aussi passionnants et efficaces. Une solide équipe qui va magnifiquement défendre et justifier son nom en nous proposant un jazz aux diverses influences. En partant des albums classiques du début du label Blue Note jusqu’à des accents de fusions contemporaines avec du soul jazz ou du hip hop jazzy. Ce dernier style est vraiment efficace sur « Rolling on a High » ou un chanteur (le rappeur anglais Doc Brown) et deux vocalistes sont conviés et sur lequel ce beau monde nous offre un sommet du genre. Le jazz plus roots, plus classique, ils vont le puiser dans les années 50/60 et son bop typique et nous le restituer sur des titres swinguants, dansants comme de petits rock retenus. Les preuves avec « Chasing Fantasies » et « Fuffle Kershuffle ». Au fil des plages il y a aussi un peu du souffle de la New Orleans, des beats funky, du groove, ce qui donne finalement un aspect dancefloor à de nombreuses plages. Tout s’écoute avec plaisir et peut se danser aussi avec autant de ravissement. Le groupe fait une exception avec « Enigma » la dernière plage, enregistrée en live à Paris, sur laquelle le pianiste soutenu par son contrebassiste, Will Harris, nous joue une composition toute en retenue, en sobriété, nous évoquant un peu Bill Evans. Une belle manière de nous laisser en défendant encore un autre pan du jazz. Un jazz qu’ils vénèrent, célèbrent, créent d’une façon moderne, mais elle se veut reconnaissante de l’héritage du passé. De tous bons moments offerts par une formation irréprochable.

Claudy Jalet