TùCA : Adishatz

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Déluge

Ces cinq musiciens qui nous viennent du sud-ouest de la France semblent bien attachés à leur Gascogne. Leur nom signifie « Dune » et c’est la renommée « Dune du Contis » sise au sein des Landes de la région, qui illustre le recto, le verso et l’intérieur de la pochette. Quant au titre de l’album, il signifie aussi bien « bonjour qu’au revoir ». Parfois même « à bientôt ». Voilà pour les présentations géographiques. La singularité du groupe réside quelque peu dans sa composition. En effet, deux guitaristes entourent un trompettiste, un contrebassiste et un batteur. Ces musiciens se disent pétris d’influences multiples et ils citent le batteur Brian Blade, les Anglais de Fellowship, les pianistes Aaron Parks et Brad Meldhau et les guitaristes Nick Drake et Dick Annegarn ! Ces diverses sources inspirantes leur ouvrent beaucoup de possibilités et l’album évolue dans ces sens. Il s’ouvre avec la plage titulaire et nous capte avec une belle et douce mélodie (l’intro est dans le style du classique rock « Dust In The Wind » de Kansas) faisant la part belle aux guitares et à la trompette. Le quintet évolue dans un jazz-rock relativement mélodique, virtuose et parfois dense (« Windu », « Sam the Gentle », « Ruminations »), mais nous y entendrons aussi quelques accents rock, un peu de pop, même un peu de « planant » mais c’est essentiellement au sein d’un jazz contemporain que leurs sonorités s’installent. Un jazz sur lequel les guitares électriques occupent le devant, mais régulièrement, elles sont suivies ou précédées par la trompette. L’influence de Nick Drake est ressentie et transmise via une guitare toute en finesse et retenue, dans les moments plus calmes, plus tendres, voire un brin pastorale (« Brumaire », « Une énigme simpliste ») mais souvent dans la seconde partie des titres, le son redevient plus puissant, le rythme s’accélère et c’est finalement cet assemblage entre le sensible et l’énervé qui fait la spécificité de ce jeune groupe prometteur.

Claudy Jalet