John Kameel Farah & Nick Fraser : Farahser
« Farahser » : contraction des patronymes de Farah et de Fraser. Un titre en forme d’alliance ou d’ellipse, c’est selon. John Kameel Farah se partage entre Toronto et Berlin. Il nous partage son héritage arabo-palestinien et sa musique électronique. Pianiste chevronné et compositeur, il a suivi des cours avec Terry Riley et a coopéré tantôt avec des chorégraphes, tantôt avec des ensembles classiques. Pour sa part, Nick Fraser est batteur, également établi à Toronto, il a évolué au sein de la communauté locale des musiques improvisées. Dans le passé, il a collaboré avec des musiciens estampillés jazz comme William Parker, Kris Davis, Joe Lovano, Joe McPhee ou Anthony Braxton, mais aussi avec des gens de la scène de Montréal gravitant autour du label Constellation tels Sandro Perri ou Eric Chenaux. Les deux se sont rencontrés il y plusieurs années à travers la scène jazz de Toronto. C’est en studio qu’ils ont concrétisé leur projet de collaboration en alignant une grosse vingtaine d’impromptus dont ils n’ont gardé qu’un substrat, soit les huit compositions présentes sur cet album. Alors que Farah officie tant au piano qu’au synthétiseur et s’appuie sur un renfort d’électronique, Fraser se contente de sa seule batterie. Pour autant, la palette de sonorités déployée tout au long du disque s’enrichit à la mesure de sa progression, réservant des climats insoupçonnés et des ambiances magnétiques très audacieuses. A titre de comparaison, la notice biographique cite Vijay Iyer, Flying Lotus, Scriabine et Sakamoto. C’est un rien/beaucoup démesuré ! N’empêche, ce duo se joue de ses influences avec une décontraction assumée.
