EYM Trio : Casablanca
La pianiste compositrice Elie Dufour, le contrebassiste Yann Phayphet et le batteur Marc Michel forment EYM Trio et ceci est leur cinquième album. Par le passé ils se sont régulièrement fait seconder par des invités, notamment la chanteuse indienne Varijashree Venugopal sur l’album précédent (« Bangalore »), mais ici ils désiraient se recentrer sur leur trio. Un désir de retour aux sources. Pour ce « Casablanca », une innovation pianistique a cependant été réalisée : la création d’une pédale mécanique, acoustique, qui a été rajoutée afin de modifier la partie centrale du piano et donner, par conséquent, l’accès à des modes de jeux inédits ! Cette pédale est omniprésente sur l’album et permet au piano de sonner comme un instrument unique, proche de l’oud et des instruments à cordes pincées. L’univers parcouru, tout au long des dix plages, se veut comme un voyage aux quatre coins du monde, dans la légèreté, avec comme une envie d’invitation au lâcher-prise. Même si la pianiste semble être la meneuse du groupe, chaque musicien bénéficie de la même place pour s’exprimer et selon les titres chacun bénéficiera d’un bel espace pour se mettre en évidence. Au travers d’un jazz sans cesse mélodique, très accessible et qui se déploie dans la douceur avec un swing léger (« Picnic in Tchernobyl »), l’aérien, la finesse et la délicatesse (« Midnight Damper »). Un bien agréable album superbement illustré, du moins c’est mon avis, par deux œuvres du dessinateur Simon Lamouret. Artiste que le groupe a rencontré dans cette ville qui donne son nom à l’album.
