Otto Kintet : Wildernis

Otto Kintet : Wildernis

Choux de Bruxelles

« Wildernis », le second album du quintette de Otto Kint démarre sur les chapeaux de roues, dans l’excitation d’un post bop contemporain et nerveux. Il se calme un peu ensuite, comme pour prendre du recul et profiter de l’espace ou de la nature qui l’entoure, avant de repartir de plus belle. Les compositions du contrebassiste et leader, offrent beaucoup de libertés au collectif. Et celui-ci en profite pour enrichir les dialogues et les interactions. Inspiré, entre autres, par les anciennes installations d’un club de tennis transformées en espaces créatifs – et dans lequel le groupe répète (Wildernis Strmbk) – cet album respire la permissivité et s’octroie alors quelques belles audaces. Comme ce piano (Martin Salemi) à la fois scintillant et tâtonnant sur le délicieux « Fontanel » ou ce motif mélodique, exécuté au synthé d’un autre temps (« Aardplaat »). La guitare de Lukas Somers vient, elle aussi, délicatement perturber une organisation qui ne demande qu’à être dérangée. De nouvelles harmonies se succèdent et s’ouvrent à la diversité : une pointe de folk, quelques effluves de pop lointaine, de valse ou encore un soupçon de contemplation. Tandis que Daniel Jonkers assure un drumming raffiné, la clarinette ou le ténor de Jereon Capens vient parfois provoquer la danse (« Piedade ») ou ajouter de l’abrasivité à « Glinstergloed». Ce « Wildernis » pourrait presque décrire le cycle d’une vie trépidante dans laquelle on évite (tant bien que mal) à ressasser les mauvais côtés.

En concert au Théâtre Marni (Bruxelles) le 10 octobre.

Jacques Prouvost