Les Negresses Vertes : Mlah
Alors qu’ils sont en tournée d’adieux (ils seront au Cirque Royal le 7 novembre), que vous allez avoir droit à l’interview de leur guitariste Stéfane Mellino, il m’a semblé opportun de revenir sur les débuts du groupe et de vous reparler de leur premier album.
C’est en 1987 que Noel « Helno » Rota, jusqu’alors clown / choriste dans les Bérurier Noir, décide de former un groupe en compagnie notamment de membres du cirque Zingaro, du groupe les Maîtres, Stéfane Mellino et de sa compagne Iza, membres du groupe Les Ouvriers. On s’est souvent interrogé sur la provenance de leur nom. Voici une hypothèse : alors qu’ils mettaient un peu le bordel dans un club, le vigile les aurait fait sortir en leur criant « les négresses vertes dehors ! » Et cela en raison de leurs cheveux teints ! Les huit musiciens vont se trouver un style assez singulier qui va mélanger la chanson française avec le punk, le musette, le manouche, le flamenco et ils vont l’insérer dans des ambiances festives, détonantes sur des textes parfois assez sombres, mais que le côté frais et entraînant des musiques dilue quelque peu. De là va naître « Mlah » (Tout va bien, en arabe), leur premier album, un classique parmi les classiques. Un album indémodable dont la majorité des morceaux sont devenus des hymnes à reprendre en chœur ! Tandis que « Zobi la Mouche » et « Voilà l’été » deviendront en plus deux hits « grand public ».
L’album s’ouvre sur l’instrumental « La Valse » joué à l’accordéon. Puis leur sono mondiale se lance avec l’imparable «Zobi la Mouche » suivi du chaloupant « C’est pas la mer à boire ». Les cuivres se montrent redoutables d’efficacité sur le dansant « Voilà l’été ». « Orane » verra les choristes, les hand claps et les cuivres être mis en évidence. La face A se termine avec « La faim des haricots ». Les Frères Jacques à la sauce rock et le retour de la mouche ! ZZZZZ ! La face B commence avec une sorte de néo soul anglaise « Les yeux de ton père » et cette injonction mémorable : « Va voir ce qu’elle t’a préparé ta mère ! ». « Il » valse sur la misère humaine. Puis, personnellement, arrive la perle flamenco à redécouvrir « L’homme des marais » avec une magnifique ligne à l’accordéon secondée par une guitare acoustique et des percussions. Ça sent la fin, les refrains imparables arrivent, encore trois titres, et là on plonge dans la gouaille festive. D’abord avec « Les rablablas, les roubliblis » puis le rythme s’accélère encore avec « Marcelle Ratafia » et on est achevé par l’irrésistible ska punk en finale de « La danse des négresses ». Un titre à s’exploser les membres ! Et les dernières notes d’un album tout simplement grandiose qui s’écoute toujours avec autant de bonheur.
Après cet album, ils en sortiront un second « Famille nombreuse » dont « Sous le soleil de Bodega » assurera le succès. Ensuite, ce sera la catastrophe avec le décès d’Helno en 1993. Le groupe sortira encore quelques albums, mais la perte de leur chanteur leur sera très préjudiciable. Pour les avoir revus il y a six ans, pour célébrer les trente ans de cet album, je peux vous certifier que le groupe s’est bien adapté et qu’il nous procure toujours autant de plaisir en rejouant des titres de ces deux albums. Mais ceux de ce « Mlah » culte sont tout simplement un régal.
Les Negresses Vertes
Mlah
Off The Track