Hania Rani : Nostalgia
Ceux qui s’y trouvaient s’en souviendront longtemps encore. L’OM, magnifique salle de concert posée au bord de la Meuse, à Seraing, le 13 mars 2024. Une salle comble, pour accueillir la pianiste / chanteuse polonaise Hania Rani et son complice, le contrebassiste multifonctionnel Ziemowit Kimek. Ensemble, ils nous refaçonneront avec talent « Ghost », le cinquième album de Hania, engoncée ce soir-là dans un écrin sonore parfait et dont le public a lui aussi su profiter. Que de chemin parcouru ! Hania Rani provient du milieu classique. Elle a appris à jouer le piano dans les réputées écoles polonaises, a connu un beau succès d’estime dans son pays avant de solliciter l’écoute de Matthew Halsall, le boss du label mancunien à taille humaine Gondwana. Et tout s’est accéléré. Un premier album sous la forme d’un piano solo « Esja » la révèle dans le milieu du jazz. Sa musique évolue au gré de ses découvertes musicales (la musique islandaise en particulier…) et de ses rencontres (elle s’est immergée dans le milieu électro de Berlin). Elle chante aussi… Plutôt bien d’ailleurs !
« Ghost », l’album, s’achève par « Nostalgia », une pièce néo-classique de trois minutes qui plante le décor Hania Rani. Et qui résume parfaitement le personnage : « La nostalgie est un sentiment magnifiquement réconfortant et dévastateur », dit-elle. Un sentiment qui l’a conduite à enregistrer ce premier album « live » de sa carrière dans un studio de la radio polonaise, un endroit hautement symbolique en ce qui la concerne. Le duo est ici entouré d’un ensemble à cordes formé par huit musiciens, ce qui augmente encore un peu plus le ressenti nostalgique. Pour l’essentiel tiré du répertoire de l’album « Ghost » (à l’exception d’un inédit « It Comes in Waves »), ce nouvel album de Hania Rani constitue une nouvelle étape de la musicienne dans sa quête d’aboutir au sommet de la beauté musicale absolue. Elle n’en est plus très loin…