Landless : Luireach
Les Flocons d’hiver
Chroniques inédites ou les disques qui ne pouvaient pas passer à la trappe
Glitter Beat – Xango Music Dirstribution
Formé il y a une dizaine d’années, Landless est un quatuor vocal féminin irlandais qui comprend Sinéad Lynch, Méabh Meir, Lily Power et Ruth Clinton. Cette dernière est la seule à jouer de quelques instruments, notamment du piano, de l’orgue à pompe (de 1930) ou à tuyaux (de 1912) et du clavecin. Leur répertoire, elles sont allées le rechercher parmi d’anciennes ballades, des chansons traditionnelles irlandaises qui se sont transmises oralement au cours des siècles (des poèmes datent de 1648 et 1799 !) et quelques chansons folk plus récentes (1965). Tous ces textes, elles les chantent en anglais à l’exception d’une chanson en slovaque (« Ej Husari ») découverte lors d’un festival dans ce pays. Les paroles sont incluses et chaque titre bénéficie de quelques lignes explicatives. Vous me direz que tout ceci vous rappelle la démarche d’autres Irlandais, ceux de Lankum. Et il y a des points communs. Outre l’inspiration, cet album (leur second) est aussi produit par John Spud Murphy (qui s’est aussi occupé de Black Midi) et surtout un des membres de Lankum, Cormac Mac Diarmada joue sur six des dix titres. Du banjo, du violon et de l’alto. On notera aussi la présence d’un tromboniste sur la belle plage d’ouverture « The Newry Highwayman ». Mais la musique proposée ici n’a que peu de similitudes avec celle de Lankum et son côté parfois « sonique ». Landless, ce sont d’abord quatre superbes voix qui chantent en groupe ou en soliste, ce sont de belles harmonies douces, envoûtantes, sensibles, mais qui dégagent aussi beaucoup de moments assez tristes, mélancoliques. Les accompagnements sont toujours minimalistes, souvent réduits à un seul, voire deux instruments par titre. Certains sont même tout simplement chantés a capella (« Blackwaterside »). Entre sonorités médiévales et monacales, Landless déploie son éventail de voix d’une pureté lumineuse que quelques sons d’instruments viennent tout simplement magnifier. Une merveille vocale et contemplative.