Johan Dupont Trio : Lydia
Je l’avoue, j’ai toujours apprécié le pianiste Johan Dupont. Pour son talent, bien sûr, sa gentillesse aussi, et sa versatilité : que ce soit avec Schmitt et Iannello pour le côté gipsy aventureux, la tradition années ’20 « augmentée » de « Big Noise », l’originalité de « Music for a While », bien sûr « Orchestra Vivo ! », mais peut-être surtout à mes yeux et oreilles le duo avec Garrett List qui m’a laissé d’impérissables souvenirs. Johan n’est pas un pianiste de jazz comme les autres, mais est-il tout simplement pianiste de jazz ? Ce serait trop réducteur. Sortir aujourd’hui un album en trio – la basse de Bo Waterschoot et la batterie et les percussions de Stephan Pougin – le rapproche dans la forme à la formule la plus évidente des pianistes de jazz, mais pas tant dans la musique. Ce disque, Johan Dupont l’a composé pour sa petite fille, un petit ange parti trop vite, et, disons-le tout de suite, c’est une petite merveille. Beaucoup de mélancolie, mais aussi de joie, d’envolée rythmique – « Tata de Piraat » composé par Waterschoot nous entraîne dans les mers agitées et « Tornado » nous bouscule dans une tempête virevoltante – de tendresse aussi avec « Arabesque » ou « The Child », où les percussions de Stefan Pougin font merveille, tout comme sur sa composition finale, un « Divo Choro » lumineux et plein de vie. A lire aussi le très beau texte de Philippe Marczewski.
Retrouvez l’interview JazzMania de Johan Dupont ce mercredi 12 février.
Johan Dupont Trio en concert à l’OPRL, Liège, le 20 mai 2025.
