
Marek Pospieszalski Octet & Zoh Amba : Now!
D’emblée, la pochette nous saisit. Elle expose la photo d’un bâtiment dévasté sur lequel le titre « Now », suivi d’un point d’exclamation – comme pour en appuyer l’insistance – occupe toute la surface. Un titre en forme de slogan inscrit en police verticale de gros caractères rouge. Toute ressemblance avec un message politique n’est aucunement fortuite. Les premières notes du titre éponyme qui ouvre le disque donnent le ton. Un motif répétitif rapide à cadence soutenue. Un peu comme du Steve Reich sur amphétamines ! Il faut attendre plusieurs minutes avant que les cuivres ne se fassent pleinement entendre et que l’on se rappelle que Marek Pospieszalski est un saxophoniste. Et que l’on se souvienne que Zoha Amba l’est aussi. L’un et l’autre officient ici comme ténor. A leurs côtés, un baryton, une trompette, un violon, un piano, des guitares (électrique et acoustique), une contrebasse, une batterie et des effets. Nul doute que cet octet a tout pour rugir. Pour autant, on perçoit assez rapidement que les atmosphères sont plurielles et changeantes. « Bios » apparaît comme une composition d’une grande placidité, tandis que « Anthropocene » poursuit sur un tempo alenti un rien mélancolique. Plus loin, « Reborn » se déploie comme une éclaircie appuyée en arrière-plan par un chœur discret. Sur la fin, « Never again. Again and again » se lit comme un avertissement dont on ne peut s’empêcher de craindre qu’il ne sera – malheureusement – pas entendu.