Dimitri Howald : Southern Return
Au premier regard vers l’objet, j’ai pensé à la Californie et aux Eagles ! Quand j’ai retiré l’enveloppe intérieure de la pochette de ce vinyle et, dès que j’ai vu la photo de Dimitri Howald, j’ai immédiatement pensé au Vini Reilly jeune, celui des débuts de Durutti Column ! Même coupe de cheveux, même position assise, guitare à la main. Si je vous signale ces détails, c’est parce qu’il me semble que nous pouvons trouver des similitudes entre les deux artistes. Du moins dans les constructions des morceaux et vis-à-vis d’une certaine retenue, distance, dans la démarche. Dimitri nous vient de Suisse, de Berne et c’est là qu’il a enregistré cet album. Qu’il a mixé et produit. Et on peut dire qu’il a pratiquement tout fait puisqu’il joue des guitares acoustiques et électriques, chante (il fait surtout des vocalises), joue aussi de la basse, des claviers, des synthés, de la batterie sans oublier les drum-machines ! Seul un violoniste intervient sur la plage d’ouverture « Serafin ». Les instruments mis en évidence sur les douze compositions de l’album sont ses guitares. Orfèvre de ces outils principaux, Dimitri développe tout autour de ses instruments un univers fait de jazz soyeux, de touches de pop et de brèves influences world et psychés. Une sensible superposition de nappes sonores nous accompagnera tout au long de l’écoute. Son monde musical se développe au sein d’atmosphères rêveuses qui prodiguent aussi des ressentis de douceur, de beauté. Même de l’allégresse. Cette musique s’inscrit dans le jazz contemporain, quelque peu aussi dans l’ambient et la psyché, mais sans les envolées planantes, juste des caresses. Quelques belles mélodies, que parfois des vocalises magnifient, nous happent et au final on ne peut que saluer cette réalisation et son initiateur. Comme ce « Southern Return » est beau, original et prenant ! De toute évidence, un musicien à suivre.
